Par souci de simplification nous engloberons dans cet article les deux activités
sous le terme « tricot »
1. Le tricot développe les relations sociales.
Le tricot permet de se faire plein de tricopines ou tricopains. Traditionnellement, on tricote en groupe. La communauté est très active. On peut participer à des apéro-tricot (qui ont avantageusement remplacé à moult endroits les gouter-tricot). Prendre part à des échanges sur des forums. Suivre l’activité de nos ami.e.s sur les réseaux sociaux.
Une étude (1) a montré que le tricot en groupe était associé à une meilleure santé mentale et physique. On ne doutait pas des bienfaits de partager ses techniques, échanger ses idées et se soutenir dans les projets.
Tisser des liens c’est bien,
Les tricoter c’est plus malin.
2. Le tricot apaise
Les mouvements répétitifs et rythmiques du tricot ont un effet apaisant. Les adeptes le savent : tricoter c’est méditer !
Le zen est à portée d’aiguille. Le tricotage stimule la production de sérotonine, un neurotransmetteur qui améliore l’humeur. Il a donc un effet calmant et relaxant sur les personnes atteintes de troubles de l’humeur tels que l’anxiété et la dépression.
Les participants d’une étude (2) ont signalé des niveaux de stress plus faibles et une amélioration de l’humeur après avoir tricoté pendant une heure
Une heure de tricot quotidien,
Pour le moral, ça fait du bien !
3. Le tricot stimule l’imagination
Avant même de saisir les aiguilles ou le crochet, il y a les préliminaires…
Ceux-ci consistent à choisir les fils, les couleurs, les motifs et, souvent, un modèle. C’est la première étape d’un processus qui permet d’exprimer son propre style et sa personnalité. Explorer des techniques, développer ses propres idées et designs, quelle belle façon de stimuler sa créativité et son estime de soi ! (3)
Pour agiter notre cerveau
Rien de mieux que le tricot
4. Le tricot aide à la concentration
Vous avez des difficultés à vous concentrer pendant de longues périodes ? De nombreux employés de l’entreprise Google ont rapporté qu’ils étaient autorisés à tricoter pendant les réunions. Dans les écoles Waldorf, le tricot et d’autres activités manuelles sont encouragés pour aider les enfants à se concentrer.
Plusieurs études (4) se sont intéressées à la relation entre le tricot et le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH). Les participants atteints de TDAH ont rapporté que le tricot les aidait à canaliser leur énergie et à se concentrer sur les tâches à accomplir.
Difficultés de concentration ?
Le tricot est la solution !
5. Le tricot est bon pour la santé
De très nombreuses études portent sur la relation entre le fait de tricoter et l’amélioration de la santé physique. On n’imagine pas le nombre de bienfaits que peut recéler le tricot. Finie la salle de sport ! Troquez votre abonnement au Fitness club contre un crochet ou une paire d’aiguilles, c’est plus économique.
Le tricot peut aider à réduire la douleur chronique et retarder l’arthrite. Des femmes atteintes de fibromyalgie, une maladie qui provoque des douleurs musculaires et articulaires, ont signalé une réduction de la douleur après avoir tricoté pendant une heure chaque jour pendant deux semaines (5) (6). On l’avait bien dit qu’une heure de tricot quotidien faisait du bien.
Mais ce n’est pas tout ! Le « Journal of Cardiopulmonary Rehabilitation and Prevention » a publié un article indiquant que tricoter pendant 30 minutes par jour peut aider à réduire la tension artérielle et à améliorer le sommeil chez les personnes souffrant d’hypertension.(7)
Un peu de tricot, et au dodo !
6. Le tricot permet de mieux vieillir
Ne riez pas ! A l’avenir, les mamies tricot seront en pleine santé.
Le tricot c’est bon pour le cerveau. Le tricot peut aider à maintenir les fonctions cognitives en stimulant l’activité du cerveau. On a examiné l’effet du tricot sur la cognition et la fonction quotidienne chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer.
Les résultats ont montré que le tricot avait un effet positif sur la cognition et la qualité de vie des patients ! (8)
Autre bienfait pour nos vieux jours : le tricot nécessite des mouvements précis des mains et des doigts, ce qui peut aider à améliorer la motricité fine. Un effet bénéfique indéniable sur les troubles de la motricité fine, tels que la paralysie cérébrale. Pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson cela peu vraiment changer la donne ! (9)
Mieux vaut prévenir que guérir
Tricotons plus pour mieux vieillir
7. Le tricot est bon pour la planète
Le tricot, c’est bon pour nous, mais c’est bon aussi pour l’environnement !
Les personnes qui tricotent sont souvent plus conscientes de l’impact environnemental de leurs choix de vêtements et sont plus enclines à acheter des vêtements durables et éthiques. (10)
Les tricoteurs et tricoteuses utilisent volontiers des matériaux naturels tels que la laine, le coton, le bambou ou le lin, qui sont renouvelables et biodégradables. Les ouvrages tricotés main sont durables et permettent de lutter contre la consommation de masse des vêtements jetables de la fast fashion.
Les personnes qui tricotent sont plus conscientes de l’impact environnemental de leurs choix de vêtements et sont plus enclines à acheter des vêtements durables et éthiques. (10)
Oui à la laine, non à Shein !
Savez-vous que, actuellement, un t-shirt peut parcourir l’équivalent de 20 000 km avant de nous parvenir ? Cela signifie que, où que vous souhaitiez vous rendre sur la Terre, vous ferez forcément moins de trajet que ce t-shirt en coton.
En tricotant, on peut choisir de soutenir les éleveurs et les producteurs locaux et contribuer à l’économie locale et à la préservation des traditions artisanales. Et la France est le 1er producteur de lin au monde (une matière particulièrement écologique puisqu’elle demande peu d’eau et de pesticides pour pousser).
Le tricot a une qualité remarquable : il accepte l’erreur et l’on peut tricoter et détricoter à son ouvrage à l’infini. Pénélope n’a qu’à bien se tenir ! C’est une activité qui encourage la réutilisation, le recyclage et la réparation. Repriser c’est tendance. Le tricot, rien de mieux pour réduire son impact écologique !
Réduire, Réutiliser, Recycler ?
Tricoter, détricoter, retricoter !
BONUS et cerise sur le gâteau : le tricot est une activité portable
Si vous l’acceptez, votre tricot ne vous quittera jamais. Il s’emporte partout !
Il est avec vous dans la salle d’attente du médecin voire même pour patienter très très longtemps à l’hôpital. Il vous accompagne en voyage ou dans vos trajets quotidiens en transport en commun. Certains tricotent même en marchant ! Mais on vous déconseille formellement d’essayer en conduisant.
En voiture, sur le siège passager
Les tricots vont progresser
Vous voilà avec de nouveaux arguments à opposer aux importuns qui vos posent LA question :
« Mais pourquoi tu tricotes ? ».
Pour autant, nous n’avons aucunement besoin d’une bonne raison pour tricoter.
Nous tricotons, nous crochetons parce que nous aimons ça. Tout simplement.
Références
1. Tricot et relations sociales
Bartltt, Y.K., Coulton, S., & Clift, S. (2012). The Role of Participatory Arts in Increasing Community Well-Being: Case Study North Liverpool Community Choir. Health Promotion Practice, 13(2), 159-167.
2. Le tricot apaise
Montgomery, G.H., David, D., Winkel, G., Silverstein, J.H., & Bovbjerg, D.H. (2007). The Effectiveness of a Therapeutic Shawl in Alleviating Stress in Women Undergoing Treatment for Breast Cancer. Journal of the American Medical Association, 298(18), 2145-2146.
Hill, E. & Anstey, S. (2013). The Benefits of Knitting for Personal and Social Wellbeing in Adulthood: Findings from an International Survey. British Journal of Occupational Therapy, 76(2), 50-57.
3. Tricot et imagination
Malchiodi, C. (2008). Exploring the Benefits of Knitting for Personal and Social Wellbeing in Adulthood. Art Therapy: Journal of the American Art Therapy Association, 25(4), 218-228.
4. Tricot et concentration
Corkhill, B. et al. (2014). Knitting and Well-being. Textile, 12(2), 116-129.
Evans, J. et al. (2018). The effects of knitting on the wellbeing of adults with ADHD. Journal of Occupational Therapy, Schools, & Early Intervention, 11(1), 41-52.
5. Tricot et douleurs chroniques
Hood, L. J., & Carruthers, D. (2011). Knitting: a novel intervention in chronic pain management. The Journal of Pain, 12(11), S37.
6. Tricot et arthrite
Alton Barron, « The Creativity Cure : How to Build Happiness with Your Own Two Hands » (2012)
7. Tricot et hypertension
French, Hillary P. ; Blair, Steven N. ; Maddali, Madhavi V. ; Higgins, Melinda K. ; Muir-Nash, Jennifer ; Schessler, Amy ; Smith, Wendy D. (2009). The Effect of Hand-Arm Knitting on Blood Pressure and Heart Rate Variability. J Cardiopulm Rehabil Prev. 2009 Sep-Oct;29(5):298-306.
Wonmi Lee, Yun-Jung Choi, and Soohyun Kim Year: (2018). The effectiveness of knitting therapy on subjective and physiological outcomes for those with hypertension: A systematic review. The Journal of Alternative and Complementary Medicine
8. Tricot et prévention de la démence.
Yonas, A., Hershey, L., & Sikkema, S. (2011). Knitting and Crocheting as Part of a Mentally Healthy Lifestyle. Journal of Extension, 49(6), 1-6.
Yonas E. Geda, et al. « Cognitive Function in Elderly Non-Demented Individuals with White Matter Intensity Abnormalities on Magnetic Resonance Imaging », Journal of Neuropsychiatry and Clinical Neurosciences, vol. 23, no. 2, 2011, pp. 168-173
9. Tricot et maladie de Parkinson
Cynthia McRae, Michael T. Wallendorf, Roxane Carrasco, Pamela J. Hinds(2015). Therapeutic Crafting: A Pilot Study of the Impact of a Creative Crafting Intervention on Intrapersonal and Interpersonal Functioning Among Older Adults With Parkinson Disease. Journal of Applied Gerontology
10. Gwilt, A. & Rissanen, T. (2011). The Emergence of Slow Fashion: Sustainability, Design and Luxury. Journal of Fashion Practice, 2(2), 259-276.
Laisser un commentaire